ReWild : retrouver la wilderness et le silence en limitant la circulation sur les routes de montagne

Lutter contre le grignotage insidieux, par l’extension des accès motorisés, de la wilderness de montagne : un espace de ressourcement et de reconnexion avec les rythmes de la nature et la vie sauvage.

Mountain Wilderness considère la montagne comme un environnement naturel exemplaire pour promouvoir un rapport équilibré entre l’humain et la nature. Pour accéder à la wilderness, pas de moteurs ni autres aides mécaniques ! On y devient, par là même, attentif à ce royaume de bruits délicats et de signes subtils, révélateurs d’une vie omniprésente et fragile. D’autres changements apparaissent au fur et à mesure que l’on s'éloigne des parkings, routes et remontées mécaniques : on dit bonjour aux gens que l’on croise, on se libère de nos peurs, on oublie nos obsessions quotidiennes. Le droit de pénétrer dans ces espaces d’exception ne s’achète pas, et leur fréquentation se limite d’elle-même par l’éloignement qui est leur essence même.

Pourtant, ces archipels de bonheur sont menacés, jusque dans les montagnes qui en sont les derniers refuges. Menacés par l’extension des routes et des aides mécaniques qui transforment les espaces de nature en objets de consommation interchangeables, qui transforment le temps patient de l’approche en recherche de gratification immédiate.

Notre objectif est d'illustrer comment la fermeture d’une route d’accès à un espace naturel peut permettre d’y retrouver ce qui le rend si précieux et radicalement différent de l'environnement citadin quotidien. Nous nous focalisons sur le bruit : bien qu’il ne soit qu’une des dimensions de la wilderness, il est facilement mesurable. MW a déjà réalisé des mesures similaires à proximité de cols dont l’environnement est violemment dégradé par le trafic routier. La comparaison de mesures sur des périodes exemptes de trafic motorisé (col fermé par la neige ou route fermée réglementairement au trafic motorisé) peut permettre de quantifier l’importance de la pollution sonore, mais aussi les changements induits dans la vie sauvage par la limitation des humains motorisés au bénéfice d’humains plus lents, plus ouverts à la nature, plus… humains !